Du Son à la Musique
Êtes-vous curieux de savoir comment un son peut devenir musique.
L’amélioration de votre compréhension peut vous permettre de mieux percevoir la musique.
TEMPS ET ESPACE DE LA MUSIQUE
Un son est un évènement vivant dans les quatre dimensions d’espace et de temps.
Une onde sonore est une vibration et a trois attributs dans sa plus simple expression :
- La hauteur ou fréquence d’ondulations correspondant à la perception de hauteur du son (aigu ou grave)
- L’amplitude correspondant au volume du son
- Le timbre correspondant à la forme de l’onde sonore, la qualité du son, sa couleur ou sa texture (ce qui permet de reconnaitre des voix ou des instruments de musique)
La hauteur d’un son se mesure par sa fréquence en Hertz (Hz). Nous entendons entre 20 Hz dans le grave et 20000Hz dans l’aigu ou plus. La plage de fréquences la plus importante pour entendre et comprendre un discours est entre 500 Hz et 4000 Hz. Il faut savoir que la note la plus élevée du piano est un Do à 4000 Hz et la plus basse est un La à 27 Hz.
L’amplitude se mesure en décibel (dB). Une conversation est à environ 45 dB. 110 dB correspond à un avion à réaction qui décolle.
Le timbre est la signature d’un son qui peut d’abord être un son pur ou son de base. Mais les sons naturels sont composés du son de base et de ses harmoniques. Elles ont des fréquences ou hauteurs de multiples de la fréquence du son de base. Et ces harmoniques se trouvent à des amplitudes ou volumes propres au son entendu.
Chaque voix, chaque instrument, chaque bruit, chaque son a sa signature sonore propre, son timbre. C’est l’ensemble des résonances, la conjugaison du son de base avec ses harmoniques.
Un bruit est également formé d’une hauteur (parfois difficile à percevoir), d’une amplitude et d’un timbre.
On parle de bruit blanc qui est formé de toutes les fréquences, c’est pourquoi il n’a pas vraiment de hauteur. On entend un bruit continu comme un souffle : c’est son timbre. On le reconnait comme ça.
Alors qu’est-ce qui fait la différence entre un bruit et de la musique ?
A l’opposé du bruit blanc, se trouve un son avec une seule fréquence. C’est un son pur, sans harmonique. Il est difficile à reproduire naturellement. Un diapason, par exemple, sonne le LA, avec des harmoniques que l’on entend très peu. Lorsque l’on siffle un son, à la même hauteur (fréquence) que le diapason en LA, on entend la même note mais on sait faire la différence car le timbre est différent. Ce sont les ensembles d’harmoniques qui font la différence.
Chaque son produit par un instrument de musique génère une série d’harmoniques. Que chaque harmonique soit audible ou non dépend du type d’instrument, de l’intensité du son fondamental, de l’environnement acoustique et de l’attention de l’auditeur.
Depuis l’antiquité, les hommes ont structuré des suites de sons qui sonnaient « naturellement » et qui a donné les différentes musiques du monde.
Chaque fois que la fréquence (ou la hauteur) d’un son est multiplié par 2 on obtient une octave.
Quand une harmonique a deux fois la fréquence d’une autre (un rapport de 2:1), une octave est formée. Notez que chaque octave successive se divise pour produire deux fois le nombre d’intervalles et que chaque intervalle est dans la même proportion harmonique que l’intervalle précédent.
Exercice 8
Sur le schéma trouvez les harmoniques 9, 10, 8, 4, 6 et chantez les.
Notez que de descendre de l’harmonique 8 à l’harmonique 4 est une octave.
Cela vous semble familier ?
Exercice 9
Jouez une série d’harmoniques avec un instrument à vent ou à cordes. Si ce n’est pas possible, utiliser un clavier. Commencez sur n’importe quelle note, puis jouez jusqu’à la 10ème harmonique et redescendez.
Essayez de maintenir un son grave en formant un «Ah», puis le changer lentement en «Oh» en modifiant subtilement la cavité résonnante de votre bouche. Si vous concentrez votre oreille, vous pourrez discerner l’échelle des harmoniques, en descendant et en remontant dans la série, en alternant lentement «ah-oh-ah-oh» ou «wow-wow». Avec de la pratique, vous pouvez projeter des harmoniques qui sont tout à fait audibles.
Sans le savoir, il a été découvert que votre oreille est capable d’analyser les harmoniques contenues dans les sons.
UN PEU D'HISTOIRE
Pythagore est à la fois mathématicien, astronome, savant et philosophe. Il est né à Samos (Grèce) vers -570 avant J.C et est mort vers -475.
Pythagore aurait posé les bases de la musique. Il aurait eu l’intuition du lien entre l’harmonie des sons et l’harmonie des nombres….
» Un certain Pythagore, grand philosophe, voyageait d’aventure ; on arriva à un atelier où l’on frappait sur une enclume à l’aide de cinq marteaux. Étonné de l’agréable harmonie qu’ils produisaient, notre philosophe s’approcha et, croyant tout d’abord que la qualité du son et de l’harmonie résidait dans les différentes mains, il interchangea les marteaux. Cela fait, chaque marteau conservait le son qui lui était propre. Après en avoir retiré un qui était dissonant, il pesa les autres et, chose admirable, par la grâce de Dieu, le premier pesait douze, le second neuf, le troisième huit, le quatrième six de je ne sais quelle unité de poids. Il connut ainsi que la science de la musique résidait dans la proportion et le rapport des nombres. » C’est Guido d’Arezzo (~992-~1050), le moine bénédictin à l’origine du système de notation musicale encore en vigueur, qui rapporte l’événement au dernier chapitre de son ouvrage Micrologus.
Pythagore discerna à l’oreille les mêmes consonances que celles qu’il pouvait produire avec sa lyre.
Il comprend que les différences de résonances de l’enclume répondent à une loi mathématique. Il établit ainsi la gamme musicale qui repose principalement sur les quatre intervalles consonants (unisson, octave, quinte, quarte). Il montre par exemple qu’à partir d’un DO, une corde deux fois plus courte permettrait d’entendre un DO élevé d’une octave, une corde trois fois plus courte donnerait un SOL etc…
Pour Pythagore, la musique est un acte mathématique.
Que vient de découvrir Pythagore chez ces forgerons ? Qu’en frappant l’enclume avec un marteau de 6 livres (en prenant cette unité de masse) et un autre deux fois plus lourd, on obtient deux notes consonantes correspondant à un intervalle d’une octave (le rapport entre les masses est de 6/12 = 1/2). L’intervalle d’octave est par exemple celui qui sépare un do et le do suivant sur un clavier de piano. Si on frappe maintenant avec un marteau de 8 livres et celui de 12 livres, on obtient deux notes séparées d’un intervalle appelé quinte (rapport 8/12 = 2/3), et enfin, avec les marteaux de 9 et 12 livres, on forme l’intervalle dit de quarte (9/12 = 3/4). La suite de nombres entiers 6, 8, 9, 12, définissant les masses respectives des marteaux, apparaît ainsi comme un véritable code numérique permettant d’« arithmétiser » la musique et ainsi d’appréhender l’harmonie de la nature.
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